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Le Kenya adopte l’approche des pôles de développement du secteur rizicole


Le riz est l’une des cultures prioritaires dans le cadre du Big4 Agenda et une chaîne de valeur prioritaire dans la Stratégie pour la transformation et la croissance du secteur agricole (ASTGS, 2019-2029) au Kenya. La consommation de riz a augmenté beaucoup plus rapidement dans le pays que la production et devrait atteindre 1 292 000 tonnes d'ici 2030.

Pour répondre à la demande croissante de riz, le Kenya s'est lancé dans une campagne agressive, guidée par la phase 2 de sa Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR), qui s'étend de 2019 à 2030. La phase 2 de la SNDR vise à multiplier par plus de sept la production nationale de riz blanchi : la faisant passer de 112 000 tonnes en 2018 à 846 000 tonnes en 2030.

Le Kenya est l'un des trois pays d'intervention du projet « Renforcement du secteur rizicole en Afrique de l'Est pour améliorer la productivité et la compétitivité du riz local » (EARiSS). Le projet vise à améliorer la performance des chaînes de valeur du riz local.

Les partenaires kenyans impliqués dans la mise en œuvre du projet EARiSS ont participé à un atelier organisé en août 2020 pour identifier les pôles de développement du secteur rizicole dans le pays. Les pôles rizicoles représentent des environnements de culture de riz et des opportunités de marché clés, où les produits de la recherche, les services et les innovations locales sont intégrés sur l’ensemble des chaînes de valeur du riz, pour obtenir des résultats et un impact en matière de développement. Les pôles suivent une « approche de recherche inversée », c'est-à-dire qu'ils partent du marché.

L'atelier a été organisé par l’Organisation Kenyane de recherche sur l’agriculture et sur l’élevage (KALRO) à Thika, au Kenya. Les partenaires du projet représentés à l'atelier comprenaient le Centre du riz pour l'Afrique (AfricaRice), la Fondation internationale de biotechnologie (Africa Harvest), le Programme de promotion de la riziculture (RiPP) du ministère de l'Agriculture, de l'Élevage, de la Pêche et des Coopératives, et d'autres acteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur du riz, notamment des agriculteurs, des producteurs de semences, des usiniers, des commerçants et des décideurs politiques du gouvernement du comté de Kirinyaga et de Taita Taveta.

Neuf pôles rizicoles différents ont été identifiés au Kenya, couvrant les trois agroécosystèmes rizicoles : les bas-fonds irrigués, les bas-fonds pluviaux et les plateaux pluviaux. Le projet EARiSS sera exécuté dans deux de ces pôles : le pôle central qui comprend les régions de production rizicoles de Kirinyaga, Murang'a et Embu, où le riz est cultivé dans des agroécologies irriguées et de plateau pluvial, ainsi que le pôle de Taita Taveta, où le riz est cultivé dans des écologies de bas-fonds irrigués, de bas-fond pluvial et de plateau pluvial.

Le gouvernement du comté de Taita Taveta, dont le représentant était présent à l'atelier, a salué cette nouvelle évolution, notant la décision du comté de donner la priorité à la production rizicole, avec des plans déjà en cours pour l'achat d'une rizerie pour les agriculteurs du comté. Cette évolution a été saluée comme une étape stratégique dans les travaux de recherche rizicole et de développement au Kenya, car elle permettra d'aligner les interventions et d'orienter les investissements pour développer les autres pôles à travers le pays, promouvoir les synergies et renforcer l'impact.

Dr Lisike Wasiwa, Directrice des Systèmes de culture, à KALRO qui était l’invitée d’honneur à l’atelier a exhorté l’équipe du projet EARiSS à ne pas se contenter d’examiner les moyens d’améliorer la résilience du riz, mais à également se pencher sur l’identification et l’adoption d’approches inclusives grâce auxquelles les jeunes et les femmes pourront mieux s’intégrer dans la chaîne de valeur, pour améliorer l’employabilité ainsi que la sécurité alimentaire et nutritionnelle.


Mme Jane K. Ndung’u, responsable de l’Unité de coordination des projets agricoles (APCU) au ministère de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et des Coopératives (MoALFC), a mis en exergue les principaux instruments politiques qui orientent le développement agricole dans le pays, notamment la Stratégie décennale ASTGS, Big4 Agenda et le Plan national d’investissement agricole (PNIA). Elle a également exhorté l’équipe à s’assurer que le projet EARiSS n’est pas exclusivement aligné sur ces politiques, mais qu’il contribue également à leur réalisation.

Dans sa présentation, Dr Mary Mutembei, responsable du programme de promotion de la riziculture (RiPP) au MoALFC au Kenya, a noté que le riz est classé comme la troisième céréale la plus importante après le maïs et le blé. La consommation de riz par habitant est passée de 12 kg (2008) à 20,6 kg (2018) et les importations de riz représentent 90 % de cette consommation, évaluée à 26 milliards de Kshs (260 millions $US) selon l'Economic Survey 2019.

Dr Mutembei a également noté que l'identification des pôles rizicoles, les activités prévues dans le cadre de l'EARiSS et le partenariat stratégique avec AfricaRice aideront le pays à accroître la production, la productivité et la compétitivité du riz local, réduisant ainsi l'énorme facture d'importation du Kenya en substituant les importations par ladite production. En 2019, Kenya est devenu le 28e pays membre d’AfricaRice.

Le but du projet EARiSS, une initiative régionale sur trois ans (2019-2022) de recherche pour le développement (R4D) financée par le FIDA et mise en œuvre au Kenya, en Ouganda et à Madagascar, est d’améliorer la sécurité alimentaire et les revenus dans les pays cibles. Ses objectifs sont les suivants : adapter les technologies et les innovations rizicoles appropriées, renforcer les liens fonctionnels dans la chaîne de valeur et améliorer la capacité des agriculteurs et d’autres acteurs à accroître la production et la productivité rizicole dans la région.

AfricaRice (https://www.africarice.org/) dirige la mise en œuvre du projet, avec l’appui d’Africa Harvest (https://africaharvest.org/) et des instituts nationaux de recherche agricole (INRA) dans les trois pays : KALRO (https://www.kalro.org/) au Kenya, NARO (https://www.naro.go.ug/) en Ouganda et FOFIFA (http://www.fofifa.mg/) à Madagascar.

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