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CIPRiSSA 

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Le Plan continental d'investissement pour accélérer l'autosuffisance en riz en Afrique (CIPRiSSA) examine la situation passée, présente et future du riz en Afrique – demande, production, consommation, importations et opportunités d'investissement dans la chaîne de valeur du riz en Afrique. Il sert de feuille de route pour une action accélérée afin que 11 pays africains atteignent l'autosuffisance en riz d'ici 2025.

 

Le document présente, pour chaque pays, des informations générales sur la chaîne de valeur du riz, les investissements nécessaires pour atteindre l'autosuffisance en riz, ainsi que les avantages et la rentabilité des investissements proposés. Il souligne également l’importance vitale d’un partenariat public-privé pour atteindre les objectifs fixés pour le programme.

 

Au lendemain de la crise rizicole entre 2007 et 2008, lorsque la pénurie de la production mondiale de riz et la flambée des prix de cette denrée qui en a résulté ont provoqué des émeutes dans plusieurs grandes villes africaines, les pays importateurs de riz en Afrique se sont engagés à accélérer leurs efforts pour atteindre leurs objectifs d’autosuffisance en riz. Les délais pour atteindre l'autosuffisance en riz ont été fixés, tandis que les objectifs de production et les besoins en investissements ont été définis.

 

En dépit de ces efforts, ces délais et ces objectifs n'ont pas été atteints et l'Afrique a continué à importer jusqu'à 12,6 millions de tonnes de riz blanchi soit une facture d'importations de riz de 5,5 milliards de dollars par an. Alors que la demande croissante de riz est associée à l’urbanisation croissante, il est également vrai que le riz est une culture stratégique majeure pour assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique.

 

Par conséquent, des mesures politiques appropriées sont nécessaires pour répondre de manière adéquate aux défis auxquels sont confrontés les différents acteurs intervenant dans les différents segments de la chaîne de valeur du riz.

 

Parmi ces défis figurent les faiblesses aux niveaux techniques, stratégiques et politiques, des évaluations de la viabilité économique et un engagement politique insuffisant. L'énorme facture des importations de riz ajoute une pression supplémentaire sur les ressources déjà limitées qui sont disponibles pour les pays africains.

 

Les pays africains pourraient utiliser une partie des économies réalisées en substituant la production de riz locale aux importations pour améliorer la qualité et la quantité des services, en particulier pour le développement du capital humain et des infrastructures, ce qui permettrait de sortir les pays de la pauvreté.

 

Mettre fin à la dépendance vis-à-vis des importations de riz aurait un impact significatif sur la sécurité de l'emploi, l'intégration du genre, la conservation des faibles revenus en devises et la diversification de l'économie, ce qui faciliterait la sortie de la pauvreté. Le CIPRiSSA a été conçu pour jouer un rôle clé dans la résolution de ces problèmes.

 

La Banque africaine de développement (BAD) s’est engagée à mettre en œuvre des stratégies appropriées pour investir dans le secteur rizicole en Afrique et en tirer des avantages considérables. Cet engagement est conforme à son initiative « Nourrir l’Afrique » qui considère le secteur agricole comme l’employeur clé et le moteur de la croissance économique pour la transformation économique de l’Afrique.

 

Selon la stratégie, améliorer la performance de la chaîne de valeur agricole aidera l’Afrique à atteindre et / ou dépasser la consommation alimentaire projetée d’ici 2025. La réalisation de l’objectif de la transformation agricole complète nécessiterait donc une implication complète de tous les acteurs des chaînes de valeur agricoles.

 

Dans le cas du riz, un outil de coordination approprié est le Plan continental d'investissement pour accélérer l'autosuffisance en riz en Afrique (CIPRiSSA), élaboré par le Centre du riz pour l'Afrique (AfricaRice).

 

CIPRiSSA, un plan d'investissement sur huit ans pour le développement de la riziculture (2018-2025), facilite les investissements dans les domaines prioritaires de la chaîne de valeur du riz et accélère l’atteinte de l'autosuffisance en riz d'ici 2025 dans les 10 premiers pays étudiés : Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Madagascar, Mali, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tanzanie et Ouganda. L'étude a été étendue à la Gambie en 2019.

 

Le CIPRiSSA est conçu comme un investissement spécifique à un pays dans les domaines prioritaires suivants : 1) production, 2) développement et entretien de l'irrigation, 3) stockage et distribution de semences certifiées et de semences de base, 4) machines et équipements de production / transformation, 5) conditionnement et distribution d'engrais, 6) transfert de technologie et renforcement des capacités, et 7) commercialisation / modernisation de la chaîne de valeur du riz. L'investissement supplémentaire requis pour les 10 premiers pays était estimé à 2,7 milliards $US pour la période 2018 à 2025.

 

Ces investissements non seulement permettraient aux pays de devenir autosuffisants en riz, mais généreraient également, dans certains pays, de produire des excédents suffisants pour lancer l'exportation de riz avant 2025. Parmi les avantages escomptés, il y a notamment l’économie de devises réalisées par les pays, auparavant utilisées chaque année pour l'importation de riz, pour la création de nouveaux emplois, la production supplémentaire de 7,33 millions de tonnes de riz blanchi (équivalent à 11,7 millions de tonnes de paddy).

 

L’analyse de la rentabilité indique que les nouveaux investissements dans la chaîne de valeur du riz du continent généreraient des ratios avantages / coûts très élevés [rapport Valeur actuelle nette (VAN) sur investissement].

 

Plusieurs décideurs s'approprient ces informations factuelles générées par le CIPRiSSA et recherchent de nouveaux investissements dans le cadre de partenariats public-privé afin de mettre fin à la dépendance vis-à-vis des importations de riz.

 

Le CIPRiSSA souligne que les gouvernements africains doivent formuler et maintenir des politiques créant un environnement propice à la stimulation d'actions qui conduiraient à l'autosuffisance en riz durable, enverraient les signaux appropriés aux acteurs du secteur privé et attireraient les capitaux et l’expertise des investisseurs appropriés. Un tel esprit et une telle action sont nécessaires pour faire passer l’industrie du riz de son statut actuel à là où elle doit être positionnée d'ici 2025.

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